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Médiéval

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4 juin 2011

L'équipement du chevalier


Armures du xvie siècle exposées au Metropolitan Museum of Art à New York

L’équipement étant aussi lourd que coûteux, les chevaliers ne pouvaient enfiler leur armure tout seuls, et le prix de l’équipement était à lui seul un obstacle de taille à l’époque où tout le monde pouvait devenir chevalier. Vers le xive siècle, chaque pièce de l’équipement a commencé à avoir une valeur symbolique :

  • Les heaumes (casques): l'espérance, l'intelligence, la pudeur.

Le heaume est un casque de cavalerie emblématique de la chevalerie, protégeant toute la tête.

Durant l'Antiquité, les Grecs portaient déjà un casque rappelant par sa forme le heaume médiéval et le casque romain enveloppait exactement le crâne de la même manière, mais ils laissaient tous deux le visage à découvert. À son apparition à la fin du xiie siècle, le heaume était d'abord constitué d'une simple calotte d'acier à laquelle était fixé un masque couvrant le visage puis il évolua en enclosant totalement la tête pour une meilleure protection. Le casque conique à nasal (d'origine normande), utilisé jusque là en Europe depuis le xe siècle, sortira définitivement de l'usage auxiiie siècle.

Les améliorations successives du casque, qui consistèrent à couvrir de plus en plus le visage, rendirent difficile l'identification de son propriétaire. On peut voir, sur la tapisserie de BayeuxGuillaume de Normandie obligé de relever son casque pour montrer à ses hommes qu'il est toujours en vie. On pense que c'est cela qui a donné naissance à l'héraldique, science des blasons, afin d'identifier les combattants par leurs armoiries.

Le heaume pouvait faire preuve d'une certaine recherche artistique, avec des motifs floraux ou géométriques obtenu par peinture, ajout de rivets surnuméraires ou de reliefs décoratifs métalliques, sculpture de la croix de renfort la partie faciale, etc. Lors de l'ouverture des tournois, les heaumes des participants étaient surmonté d'un cimier, à la manière des casques antiques, bien que parfois beaucoup plus travaillés. L'ensemble était disposé près de l'écu armorié pour la montre des heaumes, parade au cours de laquelle les hérauts identifiaient les jouteurs, et les dames pouvaient débouter les chevaliers qui avaient manqué de respect au beau sexe.

  • Les cuirasses (plastrons): la prudence, la piété, la protection contre le vice et l'erreur.

Au Moyen-Âge, se développent les broignes puis les armure de plates dont le matériau principal est le fer. Le déclin de l'armure au xviie siècle n'entraîne pas la disparition de la cuirasse en tant que protection militaire, comme en témoigne leur utilisation chez les cuirassiers dont des régiments blindés gardent encore le nom au xxie siècle.

Aujourd'hui, la cuirasse désigne des pièces d'armures de même forme, mais dans d'autres matériaux (kevlardyneemacéramique), spécialement pour legilet pare-balles.

  • Les gantelets : la justice, la science, le discernement, l'honneur.

Un gantelet est le nom donné à différent styles de gants. En général, un gantelet couvre le poignet, la main, les doigts et les avant-bras.

Il est utilisé à l'occasion par les papes et les autres évêques.

Gantelet, s. m. (miton, gagne-pain, main de fer). Les gants de peau paraissent avoir été employés dès l'époque carolingienne avec l'habillement de guerre.

 

  • Les épées, forgées durant plusieurs semaines par un forgeron du château : la force, la puissance et le sacrifice, la destructrice du Mal, de l’injustice et de l’ignorance, la constructrice - quand elle maintient la paix de Dieu et répartit la justice -, le lien du Ciel et de la Terre (car elle est le symbole polaire et axial) et de beaucoup d’autres encore.

L'épée (du latin spatha, « chose plate » ) est une arme blanche à double tranchant (se distingue ainsi du sabre) composée d'une lame droite en métal pourvue le cas échéant d'une gouttière(dépression longitudinale), d'une poignée et, dans certaines époques, d'une garde protégeant la main et d'un pommeau.

Le terme d’épée est polysémique :

  1. Il peut désigner l’ensemble de la famille et des descendants du glaive romain.
  2. Il a depuis le xxe siècle acquis un sens nouveau, l’« épée d’escrime », l'une des trois armes avec le fleuret et le sabre. C'est un des nombreux cas de terme récursif, un terme désignant à la fois un objet et la famille à laquelle il appartient.

Le présent article s’intéresse au sens 1. Il aborde également le second sens, mais de manière mineure. La forme de l'épée détermine son utilisation, bien que la très grande majorité des épées combinent les deux types d'utilisations possibles :

  • de taille : coup portée avec le fil de l'épée (l'arête tranchante) ;
  • d'estoc : coup porté dans l'axe de l'épée pour transpercer son adversaire.
  • les écus (boucliers) : la foi, le conseil, la protection contre l'orgueil, la débauche et l'hérésie.

Le bouclier est l'arme défensive la plus ancienne et destinée à parer une attaque. Il est connu au moins depuis l'époque sumérienne (IIIe millénaire av. J.-C., en Mésopotamie) et sera utilisé en occident jusqu'au xviie siècle, quand les armes à feu individuelles se généraliseront, rendant celui-ci obsolète.

Il connaît de grandes modifications tant dans les matériaux utilisés que dans sa forme, que ce soit à travers les âges ou suivant les régions géographiques, s'adaptant aux avancées technologiques ou tactiques afin d'assurer une protection optimale au combattant. Chaque fois qu'une nouvelle arme au potentiel létal plus important était introduite, le bouclier voyait son épaisseur ou la qualité de ses matériaux accrue, jusqu'à ce que la poudre à canon, lançant des projectiles au pouvoir perforant au-delà du supportable et à grande distance, ne rende son port inutile sur un champ de bataille. À noter cependant que dans de nombreuses régions du globe où le système tribal a persisté (OcéanieAfrique, etc.), des boucliers étaient encore utilisés au début du xxe siècle.

Depuis le XXe siècle, le bouclier retrouve une utilisation au sein de nombreuses forces de police dans la lutte anti-émeute où il sert de protection contre les jets, mais aussi comme appui afin de repousser les manifestants (porté habituellement par les seuls policiers en première ligne). Il est réalisé en matière synthétique en général transparente afin de permettre la vision tout en se protégeant. Le bouclier est également employé de façon plus confidentielle par des unités d'intervention spécialisées. On les nomme alors boucliers tactiques. Il permettent d'arrêter des munitions d'arme de poing ou d'arme de chasse et sont utilisés dans des circonstances très spécifiques, notamment lors d'assaut en intérieur avec peu de couvertures disponibles. Un homme passe généralement en premier en position basse avec le bouclier et une arme de poing, suivi à la file par d'autres personnels en position haute, plus mobiles et mieux armées. Le bouclier tactique est en conséquence une arme rare.

  • La lance : la charité, la sagesse, la droite vérité.

La lance est un terme générique désignant une arme d'hast dotée d'un fer emmanché sur une hampe ou long bois.

Par opposition au javelot, la lance est une arme d'assaut qui n'est pas destinée à être lancée, malgré son nom. En revanche, elle est plutôt portée sous le bras du chevalier, ou par des piquiers, et se faufile entre les mailles de l'armure du combattant. Elle est popularisée par la cavalerie gothique.

La lance est une des plus anciennes armes de chasse et peut-être de guerre (on a retrouvé des épieux en bois datant de 40.000 ans environ dans une tourbière)[réf. souhaitée]. La lance servit comme arme dans des formations d'infanteries, notamment la phalange grecque et la phalange macédonienne (armée de sarisses), la légion romaine, des formations de piquiersen carrés au xvie siècle.

La lance utilisée dans la joute équestre est un modèle plus court mais tout aussi mortel, et c'est dans un tel combat qu'Henri II de France trouva la mort en 1559.

Si dans l'imaginaire collectif, l'épée est l'arme médiévale par excellence, la lance est l'une de celles qui furent les plus répandues de l'histoire.

Les pièces qui forment l'armure complète sont agencées avec habileté. Le poids de l'armure atteint 20 à 25 kg, ce qui correspond au poids moyen de l'équipement porté par les soldats de toutes les époques. Il y a une quinzaine de pièces principales et une centaine au total.

La qualité de la monture jouait aussi un rôle important car, démonté, un chevalier équipé se déplaçait plus lentement et perdait une grande partie de la force d'impact de la charge. Cependant il n'est pas rare que par choix stratégique au cours d'une bataille les chevaliers chargeaient à pied.

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4 juin 2011

Les devoirs du chevalier

  • Envers sa dame : La courtoisie est d'abord l'ensemble des qualités du noble, le comportement élégant d'un chevalier ; puis vers 1150, la courtoisie se charge d’une dimension amoureuse, incarnée dans le personnage de Lancelot. L'amour courtois est chanté par les troubadours et les trouvères.

 

  • Au service de l’Église : le chevalier doit mettre son épée au service du pape (croisades) et des faibles : il devient alors chevalier du Christ (Miles Christi)

 

 

Cependant, ces devoirs sont secondaires par rapport aux devoirs envers le suzerain. Ses « vertus » sont idéalisées par la littérature courtoise au service d'une classe, l'aristocratie, une forme de gouvernement dans laquelle le pouvoir est officiellement détenu par une élite (parfois par une caste, une classe, une famille, voire quelques individus). Le chevalier est avant tout un homme d'armes, un homme de guerre, de prouesse.

Au Moyen Âge, la noblesse doit justifier l'ascendance divine de son pouvoir par une conduite irréprochable. Son rôle est la protection des terres et l'exercice de la justice, et il a un devoir d'équité. En particulier, à la guerre il faut se battre héroïquement, au corps à corps. Le combat est proscrit le dimanche et la fuite entraîne une déconsidération profonde. Ainsi les revers militaires de Jean sans Terre contre Philippe Auguste entraînèrent la promulgation de la grande Charte en 1215 (qui instaurait une monarchie contrôlée par un parlement de barons). Une mésaventure similaire faillit arriver aux Valois en 1357 après les désastres de Crécy (1346) et Poitiers (1356): Étienne Marcel, prévôt des marchands de Paris, fut à deux doigts de réussir à imposer une monarchie contrôlée par la grande ordonnance, votée le 28 décembre 1355 et promulguée le 3 mars 1357.

4 juin 2011

Le tournoi

Le tournoi regroupe un ensemble d’épreuves martiales au Moyen Âge. Il est pratiqué en Occident entre les ixe et xvies. L’apogée des tournois se situe dans les années 1125-12251.

Enluminure présentant une joute équestre avec un équipement fin XIIIe début XIVe siècle, Allemagne (Codex Manesse1320)
Tournoi (Béhourd) à l’épée (Enluminure du Codex Manesse, 1320)
Duel à l’épée et au bocle (petit bouclier rond) (enluminure du Codex Manesse, 1320)

Les enjeux en sont parfois courtois (on se bat pour une belle ou sa couronne de fleurs) pour de l'argent aussi et parfois aussi symboliques, mimant ceux d’un véritable duel ou d’une guerre en réduction. Outre l’entraînement militaire, il est l’occasion de faire preuve de sa valeur et pour les meilleurs combattants, de s’enrichir, grâce aux armes des chevaliers vaincus et aux rançons versées par les prisonniers.

Les chevaliers arrivent souvent déjà organisés en équipes au tournoi, chacune menée par un grand seigneur. Ces équipes peuvent s’allier entre elles pour aboutir à une situation où seuls deux camps s’affrontent.

Avant le tournoi, les heaumes ornés de cimiers sont exposés sous les bannières des participants, dans un cloître4.

Sur le terrain, des recès sont choisis par convention avant le début du tournoi : tout groupe de combattants peut s‘y réfugier pour s’y reformer, comme au cours d’une véritable bataille, les chevaliers se replient à l’arrière pour reprendre leur souffle ou faire redresser un casque.

4 juin 2011

Le genre de vie du chevalier


Chevalier en cotte de mailles, musée du Louvre
  • Un soldat au service d’un seigneur

Le chevalier est un professionnel de la guerre ; il est propriétaire d'armes offensives et défensives (voir la liste dans l'article armement) qu'il lui faut souvent remplacer après un combat. Il doit donc gagner de l'argent.

  • Les tournois : une manière de gagner de l'argent et de s'amuser

Les guerres au Moyen Âge ne sont pas si fréquentes. De plus, on ne se bat pas l'hiver, ni pendant les périodes saintes (Avent, Carême). L'Église a défini depuis la fin du xe siècle des paix de Dieu et des trêves de Dieu pour limiter les guerres. Le tournoi est donc une occasion de remporter une rançon, de confisquer chevaux et armes des chevaliers vaincus. Il est aussi une façon de ne pas perdre la main pendant les périodes sans combat et de se distinguer auprès d'une dame. Les chevaliers aiment les tournois car ils s'y amusent et se sentent dignes d'y mourir l'épée à la main.

  • Le chevalier vit souvent au château et doit être fidèle à son seigneur, lorsqu'il est vassal. Néanmoins, il ne faut pas confondre vassal et chevalier.
4 juin 2011

Comment devient-on chevalier ?

"The Accolade",
Edmund Blair Leighton (1853-1922)

L'adolescent, le bachelier, fils de chevalier, accède lui-même à ce titre et à cet état après un apprentissage et une cérémonie appelée adoubement.

  • Avant l’adoubement : vers l’âge de sept ans, il est placé chez un seigneur qui sera son parrain. Il y gravit tous les degrés de l'éducation qui vise à en faire un guerrier : galopin (il nettoie l’écurie), page (il s’occupe des chevaux, est au service de la dame du château, suit un entrainement équestre, apprend à chasser) et enfin écuyerdamoiseau (il aide les chevaliers au tournoi et à la guerre,et il a l'immense privilège de lui porter son écu).
  • Vers 17-21 ans, il passe l’adoubement cérémonie officielle à laquelle de nombreux nobles assistaient et qui consistait à consacrer un homme comme chevalier du roi. L'adoubement était une cérémonie qui marque le passage de l'état d'écuyer à celui de chevalier. Cette cérémonie a lieu en général en septembre ou en octobre.

La nuit précédent son adoubement, le chevalier passe une nuit de prière dans une chapelle en compagnie de son parrain, revêtu d'une tunique blanche, avec une croix rouge, le blanc symbolisant la clarté et le rouge symbolisant le sang que le chevalier est prêt à verser. Puis le seigneur organise une fête dans son château, à laquelle les vassaux du roi sont conviés. Au fond du château, sur une estrade, le chevalier était prêt à se faire adouber chevalier. Agenouillé, le bachelier prête à haute voix le serment des chevaliers, une main sur l'Évangile ; ses armes de chevalier lui sont ensuite remises par son seigneur et parrain, bénites par l'Église qui encadre la cérémonie. Une fois revêtu de son équipement, il s'agenouille à nouveau pour recevoir l'accolade.

Jean II adoubant des chevaliers,enluminure des xive et xve sièclesBNF.
  • Après la cérémonie : on organise des tournois auxquels se joignent les chevaliers adoubés et les vassaux du seigneur et des banquets pour célébrer l'occasion.

La cérémonie de l'adoubement confère à celui qui le reçoit un pouvoir principalement militaire puisqu'il obtient le droit de ban (rassemblement de l'ost, autrement dit de l'armée) pour partir en campagne militaire mais également un caractère plus politique et judiciaire puisqu'il accède à la fonction de gouvernement des hommes soumis à sa juridiction, à son pouvoir.

L'Église a aussi voulu donner une portée idéologique à cette cérémonie sans toutefois y parvenir pleinement. L'adoubement assure l'admission dans la militia, c'est-à-dire la chevalerie. La remise des armes a une importance majeure car elle signifie pour le chevalier certains devoirs et fonctions à respecter. En effet, la remise de l'épée signifie pour le chevalier l'exercice de la force armée, à savoir le maintien de la paix et de l'ordre public mais aussi le soutien et la protection de l'Église et des faibles, la fonction religieuse tenant une place centrale dans l'exercice des fonctions du chevalier. Enfin, être chevalier, c'est aussi défendre leroyaume contre les ennemis extérieurs, souvent assimilés aux païens. Ce caractère religieux de l'adoubement est très prononcé. Les chevaliers ainsi que leurs armes sont bénis par les ecclésiastiques. Les rites de l'adoubement tiennent également un caractère religieux, par exemple la veillée de prières qui précède la cérémonie ou encore un bain rituel. En résumé, les chevaliers sont au service de Dieu, de leur seigneur et de leur roi. À cette idéologie morale s'ajoute une tonalité nobiliaire. En effet, en devenant chevalier, on entre dans un ordre plus élevé, proche de l'aristocratie. De fait, le chevalier tend à s'élever dans la société et à se rapprocher de la noblesse et donc à s'éloigner du bas peuple.

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4 juin 2011

Qui pouvait devenir chevalier ?

chevalierMême si les romans courtois désignent la chevalerie comme un « Ordre » (ordo), la chevalerie est socialement composite. Elle entretient des rapports assez complexes avec la « noblesse » (l'aristocratie). La noblesse au Moyen Âge n'est en effet pas un statut ou un privilège mais une « qualité d'intensité variable »2Nobilis est un adjectif : on peut être plus ou moins noble ; alors quemiles est un substantif : on est chevalier ou on ne l'est pas. Et si tous les chevaliers ne sont pas nobles, loin de là, tous les nobles se disent bientôt chevaliers. Se sentant investis de l'idéal chevaleresque, partageant les valeurs de prouesse et de loyauté, l'aristocratie s'est peu à peu identifiée à la chevalerie.

Tous les chevaliers n'étaient pas « guerriers à plein temps » il existait des chevaliers-paysans vivant en bande dans de grosses maisons fortes. Le chevalier reste en contrebas, il mange parfois à la table du seigneur, partage sa vie aventureuse avec ses fils, mais il est bien souvent d'origine sociale moindre. La chevalerie a été pour certains hommes du Moyen Âge un ascenseur social, mais nombre de chevaliers sont issus d'anciennes familles nobles : ils en sont les cadets célibataires et sans héritage, voire les bâtards. Au début du xiiie siècle, des législations royales de France, d'Allemagne et d'autres royaumes moindres stipulent que l'on ne peut accéder à l'honneur chevaleresque que si l'on est soi-même de lignée chevaleresque3.

Quelles que soient les origines du chevalier, la vie chevaleresque a un prix économique de plus en plus important. Au xiie siècle, l'équipement de base du chevalier (cheval, heaume,haubert, épée) représente le revenu annuel d'une seigneurie moyenne de 150 hectares. Trois siècles plus tard, l'équipement nécessaire engloutit le produit du travail de 500 hectares4.

4 juin 2011

L'ascension sociale progressive des chevaliers

Stitching the Standard. Tableau d'Edmund Blair Leighton. Cette femme coud unétendard pour un chevalier avant son départ à la guerre.

L'accès à la chevalerie constitue un bon moyen pour connaître une ascension sociale. Cependant, cette promotion n'est pas systématique. Le titre de chevalier pouvait se perdre si le chevalier en question était malade par exemple et que par conséquent, il ne pouvait plus assurer sa fonction militaire. En outre, le chevalier pouvait avoir subi des blessures graves durant une bataille ou un affrontement et ne plus pouvoir combattre par la suite. De fait, il perdait son statut et était petit à petit oublié de la société. Au cours du Moyen Âge, les chevaliers se sont rapprochés et unifiés durant les combats, à la guerre, et ont fini par former un véritable ordre social à part. Pendant les tournois, les chevaliers s'affrontaient pour gagner du prestige et de la renommée et espérer connaître une ascension sociale par un mariage avec la fille d'un seigneur par exemple. Aussi, par ce facteur d'union entre membres de la chevalerie et de la noblesse, un processus de fusion s'est opéré au cours duMoyen Âge entre la chevalerie et la noblesse, si bien qu'il devenait de plus en plus difficile de distinguer les deux ordres, les deux ensembles. Mais ce processus majeur dans l'histoire de la chevalerie s'est opéré sur plusieurs siècles, ce fut un long et lent processus qui a abouti à une véritable réunion, une assimilation des deux groupes sociaux aux xive et xve siècles.

D'un point de vue militaire, la chevalerie va progressivement imposer sa prépondérance sur les champs de bataille, et cela dès le milieu du xie siècle, tout particulièrement en France. En effet, les chevaliers deviennent les combattants, les guerriers par excellence, l'élite de l'armée, un ordre militaire prestigieux qui bâtit sa renommée sur ses exploits et victoires militaires. Son action se révèle de plus en plus décisive lors des batailles; c'est elle qui décide de la victoire ou de la défaite. Par conséquent, son prestige en est rehaussé. La bataille de Bouvines qui se déroula le 27 juillet 1214est un bon exemple pour illustrer cette idée. En effet, l'action de la chevalerie décida en grande partie de la victoire française. Mais cette place centrale qu'occupe la chevalerie sur le champ de bataille s'appuie sur un passé qui les prédisposait déjà à s'imposer. En effet, dès l'époque carolingienne, la cavalerie tenait une place centrale dans l'armée. Les rois francs, dès Charles Martel, avaient privilégié l'utilisation de la cavalerie lors des affrontements. De fait, la chevalerie était encline à s'imposer par la suite comme un ordre social à part, supérieur.

4 juin 2011

chevalier

Le mot chevalerie est un dérivé du mot cheval, lui-même du bas latin caballus, « mauvais cheval » (à distinguer du latin classique equus), dont les mots « cavalerie » et « cavalier » sont aussi dérivés. Le terme sous-entend une forte distinction entre les chevaliers, combattants professionnels d'élite montés à cheval, et les paysans et les bourgeois, souvent considérés comme médiocres combattants, qui fournissaient la masse de l'infanterie, et, plus tard, de l'artillerie.

La chevalerie a peu à peu développé ses valeurs et ses coutumes propres, sous l'influence notamment de l'Église et de la « courtoisie » (la « fin'amor ») des troubadours ettrouvères, eux-mêmes fréquemment issus de la noblesse. D'une fonction militaire au service de l'aristocratie terrienne, la chevalerie est devenue une fraternité, puis un groupe social, enfin une institution. Certaines traditions sont remarquables, notamment la cérémonie de l'adoubement. Les vertus traditionnelles de la chevalerie, vues par le prisme de lachevalier littérature, sont de nobles sentiments tels la piété, l'humilité, la bravoure, la courtoisie, la foi et l'honneur.

Le terme « chevalerie » désigne également l'ensemble des chevaliers d'un royaume ou d'une région.

Les chevaliers sont des personnages souvent présents dans les romans fantasy puisant leurs sources dans les grands cycles légendaires, la matière de Bretagne (Légende arthurienne) et la matière de France (cycle des chansons de gestes carolingiennes).

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