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4 juin 2011

Qui pouvait devenir chevalier ?

chevalierMême si les romans courtois désignent la chevalerie comme un « Ordre » (ordo), la chevalerie est socialement composite. Elle entretient des rapports assez complexes avec la « noblesse » (l'aristocratie). La noblesse au Moyen Âge n'est en effet pas un statut ou un privilège mais une « qualité d'intensité variable »2Nobilis est un adjectif : on peut être plus ou moins noble ; alors quemiles est un substantif : on est chevalier ou on ne l'est pas. Et si tous les chevaliers ne sont pas nobles, loin de là, tous les nobles se disent bientôt chevaliers. Se sentant investis de l'idéal chevaleresque, partageant les valeurs de prouesse et de loyauté, l'aristocratie s'est peu à peu identifiée à la chevalerie.

Tous les chevaliers n'étaient pas « guerriers à plein temps » il existait des chevaliers-paysans vivant en bande dans de grosses maisons fortes. Le chevalier reste en contrebas, il mange parfois à la table du seigneur, partage sa vie aventureuse avec ses fils, mais il est bien souvent d'origine sociale moindre. La chevalerie a été pour certains hommes du Moyen Âge un ascenseur social, mais nombre de chevaliers sont issus d'anciennes familles nobles : ils en sont les cadets célibataires et sans héritage, voire les bâtards. Au début du xiiie siècle, des législations royales de France, d'Allemagne et d'autres royaumes moindres stipulent que l'on ne peut accéder à l'honneur chevaleresque que si l'on est soi-même de lignée chevaleresque3.

Quelles que soient les origines du chevalier, la vie chevaleresque a un prix économique de plus en plus important. Au xiie siècle, l'équipement de base du chevalier (cheval, heaume,haubert, épée) représente le revenu annuel d'une seigneurie moyenne de 150 hectares. Trois siècles plus tard, l'équipement nécessaire engloutit le produit du travail de 500 hectares4.

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